Sommaire
Contexte
Le vieux dicton "éduquer c'est allumer un feu, non remplir un vase" résume le mieux le point de vue selon lequel l'éducation ne se limite pas à une série de leçons, manuels scolaires et programmes. C'est une odyssée profondément humaine, personnelle, et parfois déroutante, par laquelle l'apprenant commence, pas à pas, à définir une perspective unique et une maîtrise de la pensée, des émotions et, au final, de l'habitation du monde. Le paradoxe de l'apprentissage est la notion de mouvements invisibles - les mouvements invisibles de l'esprit qui cherchent un sens. Dans quelle mesure la pédagogie peut-elle fournir les outils à un élève pour l'aider dans un voyage intérieur, pour favoriser une croissance vers des niveaux supérieurs de clarté, de liberté et, profondément, d'humanité ? La fusion de la philosophie et des pratiques pédagogiques éducatives offre un cadre idéal pour explorer cette question.
Comprendre les gens pour mieux les enseigner
Dilthey nous a transmis une distinction importante entre les deux types de sciences : la science naturelle qui explique, et la science humaine qui essaie de comprendre — et cela remonte au 19ème siècle. Il a sûrement placé la pédagogie dans le domaine le plus avancé des deux, car elle n'explique pas simplement les processus mécaniques de l'apprentissage ; elle explique l'apprenant comme un individu unique, plein de conscience, de sentiments et d'expériences.
Une figure importante de la pédagogie est Johann Friedrich Herbart. Il a utilisé une métaphore intéressante pour illustrer le concept en question : tracer une carte mentale de chaque tête d'élève. Enseigner et éduquer est une unité, et c'est la tâche de l'enseignant d'aider l'élève à former une image cohérente du monde en organisant les idées, en reliant les morceaux de connaissance et en structurant les modèles mentaux. Cela a donné lieu à une pédagogie douce, attentionnée et individuelle où l'enseignement devient et tente de dialoguer avec le moi intérieur de l'élève.
Penser de manière critique : Étreindre l'échec
L'apprentissage des pensées et des idées au sein d'un cerveau est un chemin vers l'engagement de soi avec les limites extérieures de ses connaissances. Le philosophe, éducateur et pionnier Gaston Bachelard s'est profondément enraciné dans un changement de perspective lorsqu'il a dit que l'erreur est une chance. Être incorrect n'est pas une manifestation de défaite. Au contraire, c'est un indicateur de progression des leçons que l'apprenant n'est pas stationnaire. Au contraire, il est parfois piégé dans des constructions mentales rigides. Bachelard soutient que c'est le travail de l'enseignant d'aider à faciliter cette évasion. L'enseignant aide l'apprenant à apprendre à “penser contre” ses sentiments instinctifs initiaux pour transformer la barrière en tremplin.
Cette façon de penser est un pas vers une nouvelle idée importante : la pensée critique. Cette façon de penser suggère qu'une personne non seulement apprend de nouvelles informations, mais apprend à questionner, analyser, et interroger de nouveaux faits. L'élément de vigilance mentale chez une personne qui aide à identifier les schismes, à démêler les simplifications excessives et à identifier ce qui est considéré comme acquis est désigné comme pensée critique. Traditionnellement en philosophie, elle est appelée enthymème ; une forme de raisonnement cassée qui doit être reconstruite pour révéler sa logique cachée. Plus ils sont critiques, plus ils sont préparés pour le monde réel.
La sophistication croissante du monde numérique nous oblige à développer des compétences telles que la détection de fausses informations et la pensée critique. Ainsi, les écoles visent à combler le fossé et préparent des penseurs critiques qui peuvent participer activement au discours public et défendre leur droit de refuser d'accepter des idées préemballées, fermant ainsi le fossé de l'autonomie étouffée.
Explorer l’intériorité pour apprendre autrement
Penser implique plus que la capacité de raisonner et d'analyser. Cela implique de créer un espace mental pour le moi intérieur. Dans certains pays, la pédagogie contemplative introduit le repos, l'écriture de réflexions personnelles, des exercices d'attention, et, dans certains cas, la méditation. Elle vise à combler le fossé entre savoir et expérience, soulignant la nécessité pour le pédagogue de se relier au noyau de l'élève et à sa situation de vie.
Cela ne signifie pas que les méthodes traditionnelles doivent être abandonnées. En fait, elles doivent être approfondies et élargies pour inclure la lenteur gênante qui accompagne le soi profondément ancré. Dans un monde qui est l'incarnation de la productivité et de la production, accorder du temps au silence et à l'écoute profonde de soi est la forme de protestation la plus douce, une forme de résistance plus puissante qu'on ne le suppose souvent. Rester ouvert à la transformation intérieure lente et douce est la seule pédagogie qui est destinée à fonctionner.
Certaines personnes vont même plus loin : enseigner n'est pas une technique, mais un état d'esprit. Cela dénote une position éthique : un enseignant qui accompagne, éveille le désir, fournit une manière spécifique d'être dans le monde. Sous cet angle, chaque classe se transforme en un espace vivant, un point de rencontre entre savoir et humanité.
De l'étudiant au citoyen : l'esprit commun
Cultiver un esprit n'est jamais une affaire privée. C'est aussi un effort partagé. Une éducation qui favorise la pensée critique, la conscience de soi, et la capacité à changer est conçue pour produire des citoyens plus éclairés et responsables. Dans un monde marqué par l'incertitude et les crises, cette dimension intérieure est une digue contre les simplifications dangereuses et les fermetures identitaires.
L'école a une fonction civique fondamentale : apprendre à confronter ses idées, à argumenter avec courtoisie, à écouter différentes voix. Ce qui se passe en classe déborde dans la société. Le parcours intérieur de chaque étudiant est un don à la vie commune, une contribution à la construction d'une communauté plus ouverte et inclusive. C'est aussi l'esprit de l'école : préparer un citoyen ayant la capacité de penser et d'agir dans un contexte social.
La pédagogie comme voyage de l’esprit
La pédagogie de l'enseignement conçoit l'apprentissage comme un voyage mental. L'art de la pédagogie du mouvement est incroyablement puissant. L'apprentissage n'est pas confiné à des instruments et des méthodes ; il s'agit de un voyage d'exploration mentale. Il est accompagné de la prise de main de l'étudiant face à la confusion, à l'incertitude, à l'apprentissage, et enseigne à l'étudiant à penser librement.
Cultiver l'esprit n'est pas seulement préparer l'étudiant à une profession, mais le préparer à la vie et à toutes ses exigences de pensée, de prise de décision, de création et de libération de soi. Les critères de réussite éducative ne se limitent pas aux notes et aux certificats. C'est l'incarnation de la capacité des diplômés à agir avec modération, à comprendre et à interagir avec le monde avec compassion.
Alors, comment les écoles peuvent-elles équilibrer des pratiques constructives et des pratiques autodestructrices, toutes au nom de résultats supérieurs ? La réponse réside dans un enseignement délibéré et réfléchi qui embrasse l'échec et le courage d'être lent. L'éducation est censée nous rappeler une vérité perdue : cultiver un esprit, c'est s'engager dans un voyage profond, à la fois personnel et collectif.































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